« Il n’y a pas de puissance mauvaise. Ce qui est mauvais c’est le plus bas degré de la puissance. Et le plus bas degré de la puissance, c’est le pouvoir. [..] La confusion entre pouvoir et puissance est ruineuse car le pouvoir sépare toujours les gens qui y sont soumis de ce qu’ils peuvent. »
Gilles Deleuze
Le pouvoir et la puissance sont les deux faces d’une même pièce, qui se nommerait force et rayonnement. Mais ces deux faces sont de polarités opposées :
– le pouvoir c’est l’exploitation de l’autre pour son propre profit. Cela enferme la relation, diminue la liberté et le libre arbitre, bloque toute possibilité d’évolution.
– la puissance c’est être au service pour aider l’autre. Cela ouvre à la liberté, à l’unité de l’existence, augmente le libre arbitre et génére de l’harmonie et de l’abondance.
Le pouvoir est la logique du magnétisme et du contrôle pour servir la personnalité et marquer les séparations entre les prédateurs au pouvoir et les proies dominées. La puissance est la voie du rayonnement et du don du coeur. ëtre au service, c’est co-créer avec la vie et célébrer l’unité entre les êtres.
Le pouvoir mène à la tyrannie, à la cristallisation et à la construction de la tour de Babel. Plus grand sera le pouvoir, plus grand sera également sa fragilité. De sa plus grande force provient sa plus grande faiblesse.
La puissance mène à une gouvernance harmonieuse et éclairée, non basée sur le contrôle mais sur la liberté et l’évolution.
Le pouvoir est la voie facile de l’ego et de la soif de conquête, mais il finira toujours effondré comme la tour de Babel. Le travail de conscience est donc de passer du pouvoir à la puissance, de la volonté de contrôle et d’exploitation à son renoncement. De son renoncement peut naître une forme de force plus alignée avec les principes supérieurs divins.
Mais nous sommes tous un mélange de pouvoir et de puissance, une palette toujours en mouvement qui peut basculer d’un côte comme dans un autre. Renoncer à sa propre volonté de pouvoir, c’est s’ouvrir à la puissance divine qui peut circuler à travers nous. Mais c’est une voie impersonnelle.